Je rentre tout juste de Sao Paolo
où vient de se dérouler la conférence annuelle de The Global Coaching Partnership (TGCP),
réseau de coachs de dirigeants fondé en 1998 dont Acolis a l’honneur d’être depuis
un an le partenaire français. Pendant trois jours, hébergés par
notre partenaire brésilien CareerCenter, j’étais l’un des quatorze coachs représentant les dix sociétés
partenaires, autant de pays et plus de 120 coachs de dirigeants au total qui ont
partagé leurs bonnes pratiques, rencontré ensemble des panels de clients, et
échangé sur le présent et l’avenir du métier, les tendances et la conjoncture.
Et là, surprise ! Car
au-delà des différences culturelles souvent mises en avant en pareil contexte,
les jeux de rôles, études de cas et autres séances de supervision croisées ont
permis de révéler une véritable proximité de regard et de pratiques, de l’Allemagne
au Canada et de l’Afrique du Sud à Singapour. De plus, les constats ont
convergé sur certaines tendances de fond du coaching:
Ø
Le marché est partout marqué par la confusion entre de
nombreuses conceptions du coaching individuel, en raison de l’existence d’offres
très différentes derrière ce même mot de « coaching » (life coachs,
mentors et consultants l’utilisant parfois dans des sens sensiblement
différents que celui que nous lui donnons) ;
Ø
Le métier est également menacé par la
« commoditization » (ou nivellement par le bas si on tente d’éviter
le franglais), des centaines de « coachs » de formations et profils fort
différents et très inégaux arrivant chaque année sur le marché dans chaque
pays;
Ø
Parmi les bonnes nouvelles, la reconnaissance au
sein des entreprises des bénéfices et de l’impact d’un coaching individuel est dans
l’ensemble perçue en nette augmentation, comme le montre un récent rapport de
l’ICF,
tout comme l’utilisation globale et la réputation du coaching au sein des
organisations;
Ø
Au-delà du coaching individuel, le développement
du coaching d’équipes et de groupes constitue une tendance forte dans la
plupart des pays.
Pour faire face aux deux premiers
points ci-dessus, l’heure est à l’utilisation d’outils de « performance
management » chez nos clients pour évaluer l’impact des coachings, et à
des processus d’« assurance qualité » du côté des cabinets de
coaching et réseaux de coachs, tel que le « peer auditing » mis en
place entre les membres de TGCP. Processus et assurance qualité,
voilà des mots bien « cerveau gauche » qu’on n’associe pas
nécessairement au coaching !
Jusqu'où objectiver le
subjectif ? Les DRH et les coachs eux-mêmes doivent aujourd’hui louvoyer
entre deux écueils opposés:
Ø
La pure intersubjectivité, le coaching vécu
comme un espace de rencontre entre deux sujets, sans plus de cadre que le code
de déontologie du coach, le nombre d’heures prévu au contrat, le lieu et le
format des séances et des réunions tripartites éventuelles. A tort ou à raison,
nombre d’entreprises n’ont pas ou plus aujourd’hui suffisamment confiance dans
ce mode opératoire, quelles que soient les compétences et le « track
record » du coach.
Ø
L’excès de processus, de cadrage et d’outillage,
qui conduit à l’objectivation du coaché (au sens littéral : sa
« chosification », la réduction de l’humain au facteur de production)
et peut surtout empêcher qu’il se passe quoi que ce soit d’essentiel et de
profond dans la relation entre le coach et le dirigeant accompagné!
En se conformant à la culture « process »
de certaines entreprises, le coaching risque surtout de s’y dissoudre, et de perdre sa puissance de changement à force de mimétisme…
Comme dans la samba, l'essentiel est au-delà de la technique.
Comme dans la samba, l'essentiel est au-delà de la technique.
Notre prof de samba brésilienne est cachée parmi ces coachs issus des cinq continents. Saurez-vous la retrouver ? |
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